Le gouvernement français envisage de légaliser les casinos en ligne, une décision forte qui pourrait rapporter jusqu’à un milliard d’euros à l’État. Cette mesure, incluse dans le projet de lois du budget 2025, est motivée par le fait que la France et Chypre sont les derniers pays de l’Union européenne à les interdire.
Cette illégalité a permis le développement d’une offre dont les revenus annuels sont estimés entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros. Le gouvernement français espère ainsi contrôler cette offre qui ne cesse de croître, mais aussi de limiter l’impact sur les joueurs.
Selon l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ), cette légalisation pourrait permettre de mieux encadrer le secteur et de freiner les dérives liées aux jeux d’argent illégaux.
Les casinos terrestres vivement opposés
Cependant, cette possible autorisation suscite de vives inquiétudes parmi les casinos terrestres. Ces derniers redoutent une baisse de 20 à 30% de leurs revenus, ce qui entraînerait, selon leurs estimations, la fermeture de 30% des établissements et la suppression de 15 000 emplois.
Pour Grégory Rabuel, directeur général du Groupe Barrière et président du syndicat des Casinos de France, autoriser les casinos en ligne équivaut à signer l’arrêt de mort des casinos terrestres.
D’un autre côté, les défenseurs de l’autorisation soulignent que légaliser cette activité ne nuirait pas nécessairement aux casinos terrestres, vu que le marché des jeux en ligne existe déjà sous une forme illégale.
Le texte de loi propose de taxer les casinos en ligne à hauteur de 55,6% du produit brut des jeux, au même niveau que les jeux de loterie en ligne. Une mesure qui pourrait équilibrer la concurrence et générer des revenus supplémentaires pour l’État français.
Le débat s’annonce tendu entre partisans de la légalisation et défenseurs des casinos terrestre, avec en toile de fond la question cruciale de l’impact social et économique de cette réforme.